Bio
1986, j'ai 12/13 ans, je suis à Barcelone, en voyage scolaire. La nuit tombe et je profite de la baisse d'attention de nos deux encadrantes pour embarquer un copain dans les rues d'un vieux quartier où j'avais repéré dans l'après-midi un magasin d'appareils photo. Depuis un certain temps déjà je me demandais comment on pouvait capturer une scène et la reproduire sur papier. Et, dans ce magasin, j'avais vu en vitrine un appareil 24x36 pocket qui correspondait à mon souhait et à mon maigre budget. Jusque-là j'avais eu un Agfamatic 508 à cassette 110 et je me doutais que le format 24x36 pourrait me donner déjà des réponses. S'en suivirent des expérimentations, avec et sur le fameux 24x36 et sur les bobines, qui furent peu concluantes si bien que je me contentais de prendre quelques photos dont il ne subsiste rien...
C'est à l'été 1992 que je poursuivis vraiment la découverte,avec mon ami Domi, diplômé des beaux-arts de Calais et un Zenit de prêt. Photographie, tirage sur film ortho, sur papier, gravure sur zinc, sérigraphie. J'étais prêt pour me présenter à l'examen d'entrée à St Luc Ramegnies-Chin en section Photo. 3 ans plus tard je sortais avec le graduat de communication visuelle option photographie avec une grande distinction, de cette période il ne subsiste presque rien...non plus.
J'aurais voulu poursuivre à La Cambre mais l'atelier était orienté photo humaniste et j'étais plutôt un plasticien...
J'ai ensuite participé à un projet collectif qui fut avorté et, je réalisais des photos de mariages dont la plupart avaient lieu dans la communauté marocaine de Mouscron, parallèlement, je continuais à photographier pour moi-même de manière plus épisodique, n'ayant pas d'installation pour l'argentique, le reflex numérique ne me procurait pas le même ressenti...
C'est en 2012 que j'achète mon premier téléphone portable avec un objectif photo et que je me remets plus intensément à prendre des photographies. L'aspect pratique, l'ergonomie, le rendu me plaisent. En 2014,une série « jour de chasse » est publiée sur le site des éditions l'Héliotrope et je fais l'acquisition du téléphone que j'utilise encore aujourd'hui. En parallèle, sur des projets plus ponctuels, il m’arrive tout de même de sortir mon déjà ancien reflex numérique.
Je travaille donc avec du matériel que certains qualifieraient d’obsolète, de mon point de vue, tant que ça fonctionne, je ne remplace pas, je l’utilise. C’est mon petit geste de résistance face à notre modèle de société qui pousse vers toujours plus de consumérisme par le biais notamment de la tentation pour les évolutions technologiques souvent présentées comme des révolutions qui promettent, entre autres, des résultats toujours plus « propres » et « faciles »à obtenir. La technologie comme solution…
Loin de moi l’idée d’être contre le progrès mais, personnellement s’il devait y avoir une révolution, je la souhaiterais au niveau des relations entre humains dans le savoir-vivre ensembles et dans la relation de l’humanité à la Nature.
Aussi, je ne cherche pas à faire de photos parfaites et j’aime assez l’idée qu’elles ne mentent pas en se montrant plus séduisantes que la matérialité dont elles émanent.
Parallèlement, j'écris, compose et interprète mes musiques en groupe et en projet solo et, je réalise des vidéos. Je suis aussi animateur d'un atelier d'expression plastique dans le domaine du non marchand.